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Voyage en Harmonie

Voyage en Harmonie

Une planète pas si imaginaire que ça...


« Un jour vous ouvrirez les yeux. »

Publié par Harmonie sur 1 Mars 2013, 22:57pm

Catégories : #Réflexions, #Anecdotes, #Émotions

« Un jour vous ouvrirez les yeux. »

Courir toujours plus vite, jusqu'à en avoir le souffle coupé, jusqu'à sentir mes jambes se dérober. Courir à tes côtés, sans me demander quelle direction suivre, sans savoir où tout ça nous mènera. Juste pour l'adrénaline, l'instant présent, et le bruit de ton souffle au rythme des foulées de galop.

Maintenant je sais, j'ai compris. Sans artifice, enrênement ou soumission. Côte à côte, à travers la campagne. Parce que tous les parcours d'obstacles et les carrés de dressage du monde ne nous donneront jamais ce sentiment. Amour et liberté. Juste toi et moi, en Harmonie.

Une jument m'a dit qu'un jour nous ouvrirons les yeux. Sur le moment, j'ai trouvé ça joli. Je me suis dit que nous étions effectivement aveugles face à la détresse de notre monde. Que nous détruisions un peu plus chaque jour des vies, des paysages, des odeurs, des émotions. Toutes les choses qui font que notre monde est si beau, magique et unique. J'ai vu à travers ses paroles un espoir immense, elle était sûre d'elle, persuadée de ce qu'elle avançait. J'ai traduit ses mots par l'idée que les humains allaient enfin comprendre leurs erreurs et qu'ils se tourneraient alors peu à peu vers un chemin plus beau et plus juste. Pourtant c'est quelque chose de bien plus profond.

 

Ouvrir les yeux, c'est bien plus que simplement te rendre compte que tu as fait une erreur. C'est t'en rendre compte, oui, mais t'en rendre compte au plus profond de ton coeur. Ce n'est plus le cerveau qui travaille, ce sont toutes tes cellules qui s'illuminent, de telle sorte que ce sur quoi tu as ouvert les yeux se présente comme une évidence. Tout devient parfaitement clair, tes questions ont trouvé leurs réponses et te semblent alors avoir bien peu d'importance. Parce qu'à ce moment là tu sais. Tu as enfin compris, tu as enfin trouvé la voie que tu cherchais, celle que tu ne parvenais pas à trouver.

 

Ouvrir les yeux ça ne se commande pas. C'est quelque chose qui vient tout seul, au moment voulu. Un déclic, un flash. Tout devient clair, limpide. Tu ne sais pas ce qu'il se passe, mais tu sais que tu dois suivre cette direction. Tu sais que c'est la bonne solution, il n'y a aucun doute. Et à cet instant précis, les barrières créées par ton cerveau se sont enfin ouvertes, pour laisser apparaître les réponses que tu attendais.

« Un jour vous ouvrirez les yeux. »

J'ai eu un de ces déclics récemment. J'en avais déjà eu par le passé, mais aucun d'entre eux n'avait été si intense que celui-ci. La pression morale, l'entourage qui t'opresse et te pousse dans une direction qui ne te convient pas. Qui n'a jamais vécu ça au moins une fois dans sa vie ? Pour ma part, c'est ce qui a provoqué mon dernier déclic en date.

 

Cela faisait un moment que je me posais de nombreuses questions vis-à-vis de la relation que j'avais avec Ju' et de l'équitation en général. - Tu peux aller par ici si ma réflexion précédente sur le sujet t'intéresse ! - La situation ne me convenait pas, et elle ne lui convenait pas non plus, c'était évident. J'étais entre deux eaux : monter ou ne pas monter ? Mon coeur me disait d'arrêter, mais mon cerveau l'étouffait, lui-même aveuglé par les idéologies ancrées en moi depuis mon plus jeune âge.

 

Et il y a eu ce jour. Cette décision sortie de nulle part de prendre ma selle et d'aller monter, pour de vrai. Pas comme je le faisais depuis quelques temps, à cru, à tourner à droite à gauche dans la campagne. Non. Prendre ma selle, mon licol, et faire une vraie séance d'équitation comme on en avait tant fait autrefois. Mais arrivée au pré, la selle est restée dans la voiture, je voulais aller chercher Ju' dans son pré avant de la sortir. C'est en arrivant à ses côtés que j'ai enfin ouvert les yeux.

 

J'ai enfin compris ce que je voulais réellement pour lui, pour moi, pour nous. Parce que l'amour que l'on partage n'est pur que lorsque nous sommes tous les deux, côte à côte, au même niveau. J'ai réalisé que notre relation ne pouvait avancer qu'ainsi, et que nous étions réellement en phase uniquement dans ces moments là. La selle n'est même pas sortie de la voiture, et maintenant qu'elle est rangée, jamais elle ne retournera au pré. Nous sommes allés courir, tous les deux. Et jamais je ne l'avais senti aussi heureux, il était encore plus resplendissant qu'à son habitude. Il rayonnait, et je rayonnais. Nous étions en parfaite Harmonie.

« Un jour vous ouvrirez les yeux. »
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