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Voyage en Harmonie

Voyage en Harmonie

Une planète pas si imaginaire que ça...


« C'est comme si on t'enfermait dans quelque chose de trop petit pour toi. On réduit ton corps, tellement que tu n'entres même plus toi-même dedans. »

Publié par Harmonie sur 29 Mai 2013, 21:13pm

Catégories : #Communications, #Émotions, #Anecdotes

« C'est comme si on t'enfermait dans quelque chose de trop petit pour toi. On réduit ton corps, tellement que tu n'entres même plus toi-même dedans. »

En ce moment je n'ai malheureusement pas beaucoup de temps pour écrire. Déjà qu'à la base je n'écrivais pas des masses, mais alors là, où va le monde ! Mais bon, aujourd'hui je prends enfin le temps ! Et je vais te parler un peu d'un sujet inévitable quant il est question de communication animale : les émotions.

C'est quelque chose d'indispensable quand on communique avec les animaux. Mais c'est aussi quelque chose d'extrêmement difficile à retranscrire. Comment traduire avec précision quelque chose que nous sommes généralement incapable de décrire avec des mots ? Je pense que pour comprendre pleinement une émotion, il faut la ressentir soi-même.

Et c'est là que transmettre un message de la part d'un animal s'avère difficile. Il faut savoir trouver les mots justes.

« C'est comme si on t'enfermait dans quelque chose de trop petit pour toi. On réduit ton corps, tellement que tu n'entres même plus toi-même dedans. »

La peur, l'angoisse, elle monte doucement puis d'un seul coup elle se diffuse dans tout ton corps. Elle commence à te serrer au niveau du cœur, puis très vite c'est tout ton être qui tremble, tu le ressens jusqu'au bout des orteils, des doigts et des oreilles. Ta tête devient lourde, comme sur le point d'exploser à cause de ce surplus d'angoisse. C'est la peur, la vraie, tu es terrifié sans connaître la cause de cet effroi, mais tu sens que tu as raison d'avoir peur. Ton instinct te dit de fuir, loin, très loin. Courir le plus loin possible, te cacher, disparaître. Mais tu es tétanisé et surtout prit au piège.

Tu as des flashs, des images, des sons. Une ombre, imposante, énorme même. Elle s'approche lentement, tu recules jusqu'à buter contre les haies formant un angle droit derrière toi. Tu n'as aucune issue pour t'échapper et l'ombre avance sur toi jusqu'à cacher le soleil.

Soudain tu ouvres grand les yeux et tu te redresses, tremblotant encore face à ce flot d'émotions. Tu es dans ta chambre, tout est paisible autour de toi, mais ton cœur bât encore la chamade comme si tu avais couru un marathon. Ton cahier de notes est ouvert à côté de toi :

"Eli, 12/2010

Joueur, curieux. Saute [...]"

Ça y est, tu reprends tes esprits. C'était une CA.

Communication avec Eli

Eli est un Border Collie avec qui j'ai communiqué alors que je découvrais tout juste la CA. C'est le premier animal qui m'a fait comprendre qu'on pouvait ressentir des émotions extrêmement fortes en communiquant. J'ai découvert en lui parlant, et surtout par hasard, qu'il avait été tabassé jusqu'au sang par un homme.

Tous les mots du monde ne seront jamais suffisants pour décrire ce qu'il m'a fait ressentir ce jour-là.

« C'est comme si on t'enfermait dans quelque chose de trop petit pour toi. On réduit ton corps, tellement que tu n'entres même plus toi-même dedans. »

[...]
[MOI] Ta gardienne ne comprend pas pourquoi tu t'arrêtes devant les obstacles par exemple, ou pourquoi tu as peur de tout en concours, ou encore pourquoi tu paniques quand on touche à ta tête. »

Je reçois une grosse sensation de panique, un emprisonnement. Je sens sa tête bloquée, retenue par un licol, une corde. Une sorte de claustrophobie en fait. Il ne peut pas fuir, ni même se libérer. C'est violent, autant physiquement que mentalement.

« [TEMPO] Pour ça. Ils m'ont trahi une fois, je ne veux pas que ça recommence. J'ai besoin de liberté. Ma tête n'est pas libre. Je suis bloqué. Mon dos, ça tire. »

Notion d'emprisonnement très présente...

« [TEMPO] Toi tu comprends, tu le sens, tu écoutes. »

Il dit ça car je ressens ce qu'il m'envoie. Et en effet, je le sens, c'est très désagréable. Je n'irais pas jusqu'à dire douloureux, quoique, mais c'est très gênant, je me sens bloquée, enfermée dans mon propre corps. Il est raide.

« [TEMPO] C'est comme si on t'enfermait dans quelque chose de trop petit pour toi. On réduit ton corps, tellement que tu n'entres même plus toi-même dedans.
[MOI] C'est pour ça que tu ne laisses pas ta tête être approchée ?
[TEMPO] C'est pour ne pas être emprisonné.
[...]

Communication avec Tempo

Encore une fois, des émotions difficiles à traduire, et pourtant j'essaye quand même ! Comme tu peux le voir, c'est parfois plus simple d'utiliser le dialogue pour les expliquer. D'autant plus qu'ici, Tempo, un petit cheval, m'a donné une sorte d'image qui me semble assez parlante avec son « C'est comme si on t'enfermait dans quelque chose de trop petit pour toi. On réduit ton corps, tellement que tu n'entres même plus toi-même dedans. ».

Le plus simple reste donc de s'adapter à chaque situation en ce qui concerne la retranscription des émotions !

« C'est comme si on t'enfermait dans quelque chose de trop petit pour toi. On réduit ton corps, tellement que tu n'entres même plus toi-même dedans. »

[MOI] Salut Banerji, moi c'est M. ! Tu veux bien parler avec moi ? C'est X qui m'envoie.
[BANERJI] Encore??

Communication avec Banerji

Un dernier petit exemple avec Banerji, un cheval au caractère assez amusant. Si je vous donne simplement ces deux lignes, il est impossible de savoir sur quel ton il a lancé ce mot. On pourrait croire qu'il était énervé, agacé, exaspéré, alors qu'il était simplement surpris. Et encore une fois, dire qu'il était simplement surpris ne suffit pas. C'était de l'étonnement, mêlé à un air un tantinet grognon, bien qu'il soit tout de même heureux de l'importance que lui donne sa gardienne. Tu comprends maintenant pourquoi je te dis que traduire les émotions est extrêmement complexe ? Derrière un simple mot peut se cacher une infinité d'émotions, d'où l'importance d'essayer d'être le plus précis possible dans une retranscription. Ce qui est vraiment difficile, pour ne pas dire impossible.

Mais comme toutes les personnes qui communiquent, j'essaye quand même, je m'entête à traduire les émotions pour permettre aux gardiens de comprendre leurs compagnons et de les aider. Malheureusement, le résultat n'est jamais totalement satisfaisant car il manque toujours ce petit quelque chose, cet élément essentiel : le vécu.

« C'est comme si on t'enfermait dans quelque chose de trop petit pour toi. On réduit ton corps, tellement que tu n'entres même plus toi-même dedans. »
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